Des cours d’histoire de primaire jusqu’à ma visite en Egypte cette année, les temples d’Abou Simbel en Nubie m’ont toujours impressionnée. Il était donc impossible de ne pas les visiter lors de mon voyage. Quel que soit le temps de trajet (290 km au sud-ouest d’Assouan). Pour moi, plus que les pyramides de Ginza, le temple du soleil est le symbole de l’Egypte ancienne et de la mégalomanie de son fondateur, le pharaon Ramsès II. J’ai eu beaucoup de chance de visiter les temples sans la foule. Je suis arrivée sur le site vers 10h et j’y suis restée pendant environ 2 heures.
Comme le temple de Philae, les temples d’Abou Simbel en Nubie, furent mis en péril par la montée des eaux du fleuve suite à la construction du barrage Nasser sur le Nil. La perspective de les perdre au profit du lac Nasser a incité l’UNESCO à organiser le sauvetage de plusieurs monuments dans les années 1960. Le temple fut scié à la main en 1041 blocs pesant jusqu’à trente tonnes chacun. Il fut réassemblé 210 mètres plus loin et 61 mètres au-dessus de son site d’origine. L’ensemble de l’opération, (1964-1968) a coûté 40 millions de dollars.
Bien que sa reconstruction et aménagement paysager aient été méticuleux, il est difficile de ne pas sentir son caractère artificiel. Mais sa conception audacieuse, la logistique de sa construction ainsi que son déplacement impressionne.
Le temple du soleil
Projeté dans le flanc d’une montagne artificielle, le temple du soleil surplombe le lac Nasser. Construit à l’apogée impériale de Ramsès II, la façade du temple est dominée par 4 colosses de 20 mètres de hauteur. Afin d’exposer son pouvoir et sa majesté sur les Nubiens, le pharaon se fit tailler des statues gigantesques. Leur regard est sévère, confrontant ainsi les voyageurs qui entraient en Égypte en provenance d’Afrique.
Les colosses et la façade
Entre les colosses se dressent des figures de la famille royale, réduites par les genoux de Ramsès. Bien que Rê (dieu du soleil), Amon (dieu de Thèbes) et Ptah (dieu des artisans et des architectes) soient également sur la façade en tant que divinités protectrices, ils sont clairement secondaires à Ramsès II. Il faut comprendre qu’à l’époque, les pharaons n’avaient pas une grande longévité. Ils ne restaient que quelques années sur le trône. Ayant régné pendant 67 ans, et se pensant immortel, il était donc normal que Ramsès II se prenne pour un dieu.
Le temple fut précisément orienté de manière à ce que chaque année (les 21 février et 21 octobre). Les rayons du soleil illuminent le sanctuaire de Ramsès à l’occasion de son anniversaire et de son couronnement. De ce fait, le pharaon éclipse physiquement les autres dieux. Cependant, depuis le déménagement du temple, l’illumination a maintenant lieu les 22.
Les reliefs représentent des scènes variées: cérémonies de cultes, d’offrandes ainsi que scènes militaires. Le pharaon, réputé pour être un grand guerrier et conquérant, s’impose comme maître de la Nubie. Les murs de la salle hypostyle sont couverts de scènes guerrières relatant ses exploits. Il est représenté sur son char dans la fameuse bataille de Qadesh. Notez le doublement de son arc qui montre le mouvement.
Le temple d’Hathor et de la reine Néfertari
Un peu plus au nord du temple du Soleil se dresse le plus petit temple construit par Ramsès II. Il rend hommage à Hathor (déesse de l’amour et la musique, souvent représentée sous forme de vache) et à son épouse Néfertari en tant que reine divinisée. Bien qu’elle n’ait pas été sa seule femme, elle était sa préférée. Elle est d’ailleurs représentée sur la façade de ce temple aussi grande que son mari. Une indication claire de son statut. Comme pour le temple de Ramsès, des colosses ornent la façade du temple. Les 6 statues font environ 10 mètres de haut et ont toutes la jambe gauche en avant. Elles sont accompagnés de certains de leurs enfants qui se tiennent à hauteur de genou.
Beaucoup de reliefs se trouvent dans la salle aux piliers à tête d’Hathor. Ils représentent le couple royal se mêlant aux divinités. Ce sont des scènes d’offrandes, comme celles du couple royal offrant du vin et des fleurs mais aussi de massacres: sur le mur d’entrée, Nefertari observe Ramsès terrasser les ennemis de l’Égypte.